L'Atelier de conservation et de restauration

La conservation des œuvres implique un protocole de conservation - restauration. Intervenir afin de protéger le bien culturel et assurer sa pérennité dans son contexte institutionnel ou privé, doit permettre sa sauvegarde et sa mise en valeur. La réalisation des interventions doit respecter l'intégrité et la sûreté des collections.

Nous travaillons dans le respect du code déontologique E.C.C.O. et I.C.O.M., en proposant des interventions adaptées aux besoins spécifiques de chaque œuvre, prenant en compte l’histoire matérielle des œuvres, leur état de conservation et leur environnement.

 

L'Atelier de la Villa Rosemaine dispose d'un espace de travail de 100 m2 et une réserve de stockage de 40 m2.

 

Le pôle professionnel de "conservation-restauration textile et conservation préventive" de la Villa Rosemaine s’est constitué en 2012, sous l’impulsion de Bérangère Bourgeois et avec le partenariat d’Angélique Durif. Elles ont pris en charge le chantier de "Restauration et conditionnement des Ornements liturgiques de la Cathédrâle d'Autun en Saône et Loire", à l’initiative de la DRAC Bourgogne.

En 2014, l’équipe se renouvelle notamment avec la présence d’Eléonore Richer et de Céline Clouet, Restauratrices du Patrimoine spécialité Textile. Cette équipe opère actuellement sur le « Traitement par anoxie et opérations de conservation-restauration des textiles de la collection des musées départementaux de l’Aveyron », un vaste chantier de collection de plus de trois-mille cinq-cents pièces textiles.

A partir de septembre 2015, Angélique Durif, Eléonore Richer et Aude Lozachmeur traitent à Rennes et Toulon, la deuxième tranche conditionnelle de la "Restauration et du conditionnement des Ornements liturgiques de la la Cathédrâle d'Autun en Saône et Loire", finalisant ainsi les travaux portant sur sept-cent cinquante-sept pièces de paramentique faisant cas d’école.

En 2015, l’atelier de restauration de la Villa Rosemaine a été sélectionné par le Conseil Général des Bouches du Rhône pour participer sur quatre ans à un accord cadre de conservation et de restauration, portant notamment sur des œuvres du Museon Arlaten et du Château d’Avignon en Camargue.

Conditionnement de coiffes régionales

Textiles d’Ameublement

Fort de ses savoir-faire traditionnels, l’atelier s’oriente notamment vers une dynamique de restauration des textiles d’ameublement (tapis, tapisserie, garniture). Les principes anciens de la rentraiture sont actualisés pour proposer un objet pérenne qui répond à la déontologie actuelle. Les principes de déontologie et de réversibilité sont respectés à chaque étape de travail, dans la maîtrise des différentes spécialités adaptées à la restauration de ces objets, garantissant le respect de l’œuvre, son histoire et sa création.

Costumes

La restauration de costumes comprend des actions curatives et conservatoires complexes. L’optique n'est pas de reconstituer, mais de consolider une œuvre en assurant sa pérennité et son intégrité. Seules les techniques réversibles sont utilisées, ce qui a été fait doit pouvoir être défait ultérieurement avec le moins de dommage possible pour l’objet. Les restaurateurs interviennent sur les costumes dans le respect de leur matérialité (compatibilité des matériaux, de la confection d’origine, teinture des fils et des tissus de support).

Mannequinnage et Montage d’exposition

Les opérations de mannequinnage consistent à présenter les collections suivant les modalités techniques et esthétiques préconisées par la scénographie, tout en respectant l'intégrité des collections et les règles de la conservation préventive. Le montage d’exposition comprend également la réalisation de supports de présentation, le soclage des œuvres et l’aménagement des vitrines.

CHANTIER DES COLLECTIONS – CONSEIL GENERAL de L'AVEYRON, RODEZ - 2014/2015

La Villa Rosemaine remporte en 2014 le chantier des collections des Musées de France gérés par le Conseil Général de l’Aveyron, dans le cadre de réaménagement de nouvelles réserves.

Le traitement des trois- mille cinq-cents objets textiles et ethnographiques des deux musées est réalisé au sein de l’atelier Villa Rosemaine. Une chaine opératoire à caractère systématique est mise en œuvre :

 

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L ’identification et l’ inventaire des éléments recollés et non-recollés : ces derniers sont triés, classés et inventoriés avec une attribution d’un numéro d’inventaire provisoire pour le matériel d’étude.

Le marquage : Toutes les étiquettes anciennes et inadaptées sont enlevées, remplacées par un marquage direct ou indirect en fonction des spécificités de l’objet. Le marquage sur bolduc cousu est utilisé lorsqu'aucune attache de ficelle et étiquette Tyvek ® n'est possible. Celui-ci est effectué avec une encre de qualité permanente de qualité conservation, placé de manière visuellement accessible.

Le dépoussiérage : il ne concerne que l’empoussièrement superficiel non adhérent, effectué sur l’endroit et l’envers à l’aide d’un aspirateur à aspiration variable et muni d’un filtre à particules.

La base de données : un outil informatique est élaboré et développé en adéquation avec le système de gestion des collections utilisé par la conservation départementale. Il permet le classement, la gestion et le complément desinformations relatives aux pièces de la collection (dimension, matériaux, localisation, etc...). L’établissement de constats d’état réalisés sur chaque pièce permet d’attribuer des ordres d’urgence, au préalable d’un chantier de conservation restauration. La terminologie appliquée à la typologie et à la désignation de chaque objet est également normalisée, afin de faciliter la consultation et la gestion des collections.

La prise de vue : une photographie d’ensemble significative de l’objet présenté avec son numéro d’inventaire est effectuée. Un studio photographique et charte de couleur permettent une standardisation pour une qualité documentaire des œuvres.

Le reconditionnement et les mesures de conservation préventive et curative : Le reconditionnement des pièces est pensé de manière à remettre en forme mécaniquement les éléments textiles grâce à l’action du temps. Ceux-ci sont adaptés en fonction des spécificités physiques, typologiques et structurelles des œuvres, garantissant l’intégrité matérielle des biens sans risque de perte de matière ou de fragilisation durant le transport retour.

La gestion et l’organisation des lieux de stockage : La gestion de nombre d’objets et l’aménagement des conditionnements sont étudiés en vue du stockage et du transport en réserves. La logique adoptée pour ce chantier est d’assurer la meilleure accessibilité possible au regard de la contrainte de place limitée qui pèse sur les espaces de la nouvelle réserve.


CHANTIER DE CONSERVATION - RESTAURATION - DRAC BOURGOGNE, AUTUN 2012/2016

La Villa Rosemaine remporte en 2012 un important chantier de conservation-restauration pour le traitement de sept-cent cinquante-sept ornements liturgiques issus de la cathédrale Saint Lazare d’Autun.

Trois phases de chantier sont déterminées par ordre d’urgence liées à l’état de dégradation des œuvres s’échelonnant sur plus de trois ans. Les travaux se répartissent entre l’atelier de Rennes et celui de Toulon.
Un protocole est développé pour des objets présentant divers états structurels et sanitaires préoccupants : empoussièrement généralisé, lacunes, zones d’usure et déchirures. L’ensemble présente également des zones de décoloration et des tâches.
 

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Le dépoussiérage : par micro-aspiration avec une brosse souple et une modulation del’aspiration afin de s’adapter à la fragilité des fibres. L’utilisation d’un filtre type tulle de polyester peut être envisagé au niveau des zones les plus fragiles (fils soulevés, fragments).

Le nettoyage : des essais de détachage sont réalisés afin de déterminer le type de solvant pouvant être le plus efficace. Le nettoyage à sec ou le lavage à l’eau en bain ne sont pas systématiques car agressifs pour les fibres et les colorants. La résistance des colorants, du tissu et des fils, est testée, les zones réactives ou non, annotées, localisées pour mémoire.

La remise en forme : à plat ou en volume nécessaire afin d’atténuer d’éventuels plis de stockage. Cette opération ne doit pas impliquer de modification chimique ou structurelle de l’objet. Un apport contrôlé de l’humidité suivit d’un séchage dans des conditions adaptées est primordial pour procéder aux opérations de consolidation.

Les consolidations : interruption des dégradations en cours telles que déchirures, usures, accrocs. Ces zones fragiles - fibres rompues ou usées-doivent être mises à plat et maintenues tendues sur une pièce de consolidation neuve, et cousues discrètement, régulièrement au fil de soie organsin teint par des points de restauration qui conserve de la souplesse aux tissus superposés.

Le comblement des lacunes : dans une optique conservatoire et esthétique, le comblement des lacunes vise à redonner une homogénéité visuelle au tissu (plus de trou, plus de contraste), et de fixer les bords de chaque lacune sur une pièce de tissu teint, positionnée dans le même sens de tissage (fixation au fil de soie organsin, et point de restauration).

La stabilisation : Par le fait de leur utilisation et de l’impact du temps sur les objets, certains éléments rapportés sont devenus mobiles, éventrés voire manquants. Il est donc important de refixer et de maintenir ces éléments qui attestent d’un style, d’un goût et de fait d’une période historique.

Le reconditionnement et mesures de conservation préventive : Un conditionnement spécifique est envisagé en fonction des fragilités structurelles de l’objet et répondant aux conditions environnementales nécessaires à sa conservation.

 

L'équipe est modulable selon les besoins des chantiers.

Collaborateurs actuels ou passés de la Villa Rosemaine :

Restauratrices habilitées à travailler pour l'ensemble du patrimoine classé et inscrit, les musées nationaux, les musées de France et les Monuments Historiques :
 

  • Eléonore Richer, Restauratrice Textile CRBC - Master Paris 1 Panthéon-Sorbonne

  • ​Céline Clouet, Restauratrice Textile ESAA - Ecole Supérieure d’Art d’Avignon (Agréée niveau II, habilitée Musée de France)

  • ​Angélique Durif, Restauratrice diplômées de la formation CRBC - Master Paris 1 Panthéon Sorbonne - (Basée sur Rennes avec des collaborations épisodiques)

  • Bérangère Bourgeois, Restauratrice diplômées de la formation CRBC - Master Paris 1 Panthéon Sorbonne - (jusqu'en novembre 2013)

Assistées de collaborateurs - techniciens d'atelier- couturiers​
 

  • Aude Lozachmeur, Diplomée de l'Ecole Paul Poiret

  • ​Karina Bélamèche, Aude Mayeux