Catalogue "Modes et Textiles" 2018
Exposition à la Villa Rosemaine - 20 septembre au 12 octobre 2018 - Ouverture les jeudi et vendredi à 14h00 au portail avec Visite guidée de 45 minutes - Entrée 5 euros (gratuit pour les adhérents)
Cette nouvelle collection vous propose un voyage sensoriel dans le temps à travers des thèmes forts et récurrents de l’histoire de la Mode et des Arts sur les trois derniers siècles.
Modes et Textiles 2018 aborde de manière transversale orientalisme, modernisme, historicisme, néo-classicisme ou encore le parcours de la Maison Worth considérée comme pionnière dans l’histoire de la Haute Couture. Il met l’accent sur des productions textiles savantes, tel que le chiné à la branche ou les indiennes … En évoquant la période baroque mais aussi l’effervescence provoquée par les Ballets Russes ou la culture Pop au XXe siècle.
Paul Poiret, Jeanne Lanvin, Mariano Fortuny, Gabrielle Chanel, Elsa Schiaparelli, Alix Grès, Christian Dior, Yves Saint Laurent et Jean-Paul Gaultier sont les couturiers créateurs des modèles présentés dans cette sélection d’œuvres.
Cependant, la qualité d’œuvre attribuée à un textile ou à un vêtement est une notion récente. La prise de conscience de la portée historique et artistique d’une œuvre textile ou de mode s’est réellement démocratisée dans les années 1970/1980.
Périssable par nature, l’étoffe devient souvent chiffon lorsque les conditions de conservation ne sont pas réunies. Sur le plan domestique, la préservation d’un vêtement à travers les générations, est presque exclusivement un fait féminin …Et par voie de conséquence, la collection de mode aussi ! Ce qui a suscité, notamment en France et en Europe, le mépris ou l’indifférence d’une société occidentale parfois machiste. Yves Saint Laurent lui-même pensait que la mode était un art mineur !
L’élévation à la notion d’œuvre d’art et à sa démocratisation en France, s’est probablement opérée en 1989 à Paris, lors de la grande rétrospective des collections de robes et habits de cour français, par le Kyoto Costume Institute (KCI). Cette exposition et son catalogue constituent l’une de mes premières émotions provoquée par une collection majeure de costumes historiques civils. Elle a suscité de nombreuses vocations parmi les collectionneurs dont la mienne. Elle a ouvert des perspectives plus larges à la notion de collection de textiles et de mode.
En qualité de collectionneur, mon approche des robes est avant tout sensitive et factuelle. L’émotion nait d’une forme, une ligne, une matière ou d’un détail qui m’interpellent… Je les vois bouger ballantes et…Voyager…La relation étroite que tout collectionneur établit avec l’objet, est liée au cinq sens, dont celui du toucher. Rien ne sert de disserter sur les taffetas crissants du XVIIIe siècle, sans au préalable les faire bouger ! Le travail d’analyse commence alors. Compulser fiévreusement quelques-uns des centaines de livres spécialisés sur le théme bien souvent dans la langue de Shakespeare. Faire appel à la mémoire sensitive de centaines ou milliers de pièces que j’ai eu la chance de croiser ou de posséder. Les datations, sur lesquelles il faut rester d’une grande prudence doivent être élargies car l’étoffe est bien souvent antérieure à la coupe d’un vêtement. Celle-ci, notamment dans les siècles passés, est souvent retaillée, remaniée quelques décennies plus tard, par goût ou par nécessité. L’expertise comporte donc toujours une prise de risque, qu’il convient de mesurer raisonnablement. Elle doit ouvrir des perspectives et ne pas se réduire à un énoncé définitif.
Modes et Textiles 2018 vous propose donc une sélection de pièces historiques majeures, légendées et datées. Il s’agit d’une proposition réfléchie, analysée mais jamais définitive. Ces légendes sont suivies de notices en italique ouvrant des perspectives sur l’histoire de la mode, les relations transversales ou des faits attributifs marquants.
En route donc pour ce nouveau roman de mode !
Serge Liagre
Catalogue à 25 euros
(Adhérent 20 euros)